AOUT 2014,retour de bretagne voici quel que photos,ainsi d'un extrait du livres de Elsa bernaud.
Dans ce pays , les paysages différents défilent sous nos yeux, comme lorsqu'en train nous voyageons. Notre œil retient des couleurs particulières, des odeurs uniques, des contours typiques.
À l'ouest, cette péninsule splendide semble défier la mer, les mers. La Manche, la Mer Celtique, le Golfe de Gascogne et surtout l'Océan Atlantique. Cernée, sa position géographique fait d'elle une île de Terre, partagée entre marins et terriens, voyageurs et sédentaires, Ar Vor et Ar Goad.
La Bretagne…
Longtemps enclavée, cette région pauvre ne se nourrissait que de ce qu’elle produisait. Les vaches apportaient le lait, le beurre, la crème. Le sarrasin s’aplatissait en de grandes galettes ou se mélangeait aux légumes dans le Kig ar Farz. Le poisson complétait les tables les jours de fête.
Aujourd'hui les trains, les voitures circulent à grande allure et le tempérament joyeusement aventurier du Breton s'épanouit aux quatre coins de la France, du monde.
Ce que je retiens de la Bretagne, c'est le vert, ce vert spécifique, humide, chaleureux, fertile; je sens l'odeur de la terre et du blé qui grésille au soleil; je vois les bocages qui séparent les champs jaunes de colza et les forêts où bruisse le vent légendaire, j’entends les cloches qui résonnent dans les villages, je goûte les mûres sauvages le long des chemins de halage.
Ma Bretagne, celle de mon enfance, c’est celle dont les petits chemins de terre courent le long des prairies, celle du Ninian translucide qui rafraîchit les vaches, des champs à perte de vue dont le maïs à bétail si sucré servait de goûter, des paysans qui mènent leur troupeau à pied, bâton à la main. C’est une autre idée de la civilisation. Un lieu où le temps s’est arrêté il y a quelques décennies, laissant pour seule contrainte les saisons qui s’égrènent.
Les légendes de Brocéliande ont parcouru les quelques kilomètres qui nous séparent et répandent leurs mystères au cours de nos promenades nocturnes. Les paysans ne s’encombrent pas de futilités, un lit, une table, une radio, un chien. Et des poules qui courent partout dans un chaos de plumes.
Le bonheur est à portée de main pour un peu que la solitude ne nous effraye pas. Une sensation de liberté. Courir, hurler, s’envoler savoir que nous sommes seuls face à la nature et lui rendre la place qu’elle mérite, sa place.
Ma toute petite Bretagne est un minuscule territoire, avec ses codes, ses coutumes, ses discussions et ses silences. C’est un petit nid douillet pour mes souvenirs d’enfants qui se sont épanouis à l’ombre d’un chêne séculaire.
La nature a grandi avec moi et pourtant rien n’a changé.
Non, rien…
C’est pour ça que je l’aime.